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Lésions ulcéro-nécrotiques sur peau lésée : penser à la mucormycose - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.524 
D. Lu 1, , C. Hua 1, A. Servy 1, F. Foulet 2, F. Botterel 2, N. De Prost 3, O. Ellordt 3, B. Sigha 1, D. Popescu 4, N. Ortonne 5, P. Wolkenstein 1, S. Oro 1, O. Chosidow 1
1 Dermatologie 
2 Myco-parasitologie 
3 Réanimation, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 
4 Dermatologie, centre hospitalier le Mans 
5 Anatomopathologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les mucormycoses sont des infections opportunistes rares dues à des champignons filamenteux saprophytes à tropisme vasculaire. Les formes rhino-cérébrales et pulmonaires sont les plus fréquentes. Une atteinte cutanée primitive peut survenir en cas d’altération de la barrière cutanée. Nous rapportons deux cas survenant chez des patients avec décollements cutanés.

Observation

Cas 1 : un homme de 52 ans, ayant une goutte et un psoriasis, était en réanimation pour érythrodermie érosive diffuse, pancytopénie, insuffisance rénale aiguë et cytolyse hépatique après mésusage de méthotrexate (MTX, 10mg/j, 3jours consécutifs) et prise de colchicine. Le diagnostic de toxicité au MTX était retenu. Après supplémentation folinique, le patient sortait d’aplasie mais un retard de cicatrisation des érosions était observé. À j30, apparaissaient 2 lésions nécrotiques sur des érosions de cuisse gauche. L’examen histologique était non spécifique. L’examen direct (grattage+biopsie cutanée) révélait des filaments non septés, rubanés, à bords non parallèles, évocateurs de mucormycose. La culture mycologique isolait une mucorale du genre Mucor et la PCR panmucorale était positive pour les genres Mucor/rhizopus dans la peau et négative dans le sérum. Le patient était traité par amphotéricine B et parage chirurgical. L’évolution initiale était favorable mais le patient décédait de choc septique 2,5 mois plus tard. Cas 2 : une patiente de 19 ans aux antécédents d’épisode dépressif majeur et d’épilepsie était hospitalisée en réanimation pour syndrome de Lyell à la lamotrigine (décollement 30 % avec atteinte du visage). Dès j2, on observait des lésions nécrotiques de la région périnasale. Les cartographies cutanées trouvaient des filaments et la culture était positive pour une mucorale de genre Lichtheimia. Les PCR mucorales dans la peau, le sérum et l’aspiration naso-pharyngée étaient positives. L’évolution était favorable sous amphotéricine B et la patiente a également guéri du syndrome de Lyell.

Discussion

Les mucorales sont souvent transmises par inhalation mais des contaminations par traumatismes cutanés sont décrites chez des polytraumatisés ou des brûlés. Elles n’ont pas été rapportées au cours de dermatoses décollées. Dans nos deux cas, c’est l’aspect ulcéro- ou fibrino-nécrotique inhabituel des lésions qui a attiré l’attention, conduisant au prélèvement mycologique. En effet, le diagnostic est confirmé par l’examen mycologique de prélèvements cutanés et la PCR panmucorale. Le pronostic vital dépend de la précocité du traitement associant amphotéricine B ou posaconazole à un parage chirurgical quand il est possible.

Conclusion

Il faut évoquer une mucormycose devant l’apparition de lésions nécrotiques sur peau décollée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Méthotrexate, Mucormycose, Syndrome de Lyell


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

P. S337 - décembre 2016 Retour au numéro
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